Equitation Fortia : Esprit de légèreté, une philosophie équestre

Ma passion pour l’équitation classique à la Française
Elle est née il y a plus de 20 ans et c’est pour l’assouvir qu’avec Carole, nous avons créé la Ferme Fortia.
Ma rencontre équestre avec Toni del Rosso fût déterminante. Fervent adepte et élève de Nuno Oliveira, j’ai travaillé à ses côtés jusqu’à ses derniers jours d’enseignement. De ces passages philosophiques et équestres avec mon Maître, je garde mes plus beaux souvenirs.
Une autre rencontre, tout aussi enrichissante, fut celle de Philippe Karl, venu nous rejoindre à la Ferme Fortia en 2000 pour quelques années. C’est probablement à ce moment là que j’ai découvert l’exact sens de la légèreté.
J’ai donc été initié au Bauchérisme première manière par Toni del Rosso au regard de la méthode de haute école de Charles Raabe et réuni plus tard les vertus du Bauchérisme seconde manière, aux côtés de mon ami Philippe Karl auquel je voue une totale acceptation de ses principes équestres.

Rencontre avec les chevaux
Les cavaliers, dès leur plus jeune âge et pour la plupart, apprennent à monter à cheval dans des centres équestres. Lorsqu’ils sont adultes, certains cherchent une progression qu’ils ne trouvent pas toujours. Après avoir changé de poney-club, ils sont livrés à eux-mêmes, en quête de solutions, en essayant de trouver des réponses à leurs interrogations, par exemple au travers de livres ou de la presse spécialisée.
Beaucoup d’écrits ont vu le jour depuis ces trois derniers siècles. Le lecteur est noyé dans un large choix d’ouvrages, parfois éclairants, souvent peu lisibles. L’auteur a un savoir qu’il ne sait pas forcément retranscrire en phrases simples, ce qui est dommageable au lecteur. Aurait-il oublié qu’un jour, lui aussi a été élève débutant et qu’il n’avait pas toujours les bons éléments pour apprendre ; qu’il a du chercher, creuser, faire preuve d’imagination ou tout simplement faire des rencontres pour progresser.
Il relève par conséquent du devoir des enseignants de proposer des exercices clairs aux élèves, en employant des phrases courtes avec verbe et sujet. Toute explication équestre nébuleuse n’aura guère plus d’utilité qu’un professeur de mathématique voulant enseigner la croissance du PIB de la Russie à un enfant de la maternelle, le tout en dialecte chinois.

Dressage Classique à la Française
Dans le système d’enseignement du moment dont la culture équestre pèche parfois, pour ne pas dire souvent, les cavaliers sont noyés dans des explications floues ou obscures. À qui la faute ? Méconnaissance du cheval ? Insuffisance de savoir équestre ? Difficulté pédagogique ? Jeunesse des enseignants ? Déficience d’un système ? Voici bien des questions que tout cavalier est en droit de se poser.
Le dressage ne consiste pas à soumettre les chevaux à quoi que se soit, ni à exiger tel ou tel mouvement par la contrainte, mais bien à les aider à comprendre ce que nous leur demandons. Le cheval est un animal libre, il doit le rester tout au long de sa vie, y compris sous la selle du cavalier. C’est d’ailleurs dans ce sentiment de liberté que le cheval trouvera l’équilibre nécessaire à sa bonne locomotion. Au nom de quoi, l’homme qui a tant prôné la liberté, peut-il la soustraire à sa monture ?

Langage des aides
L’homme ayant souhaité monter sur son cheval, le cheval ne parlant pas le langage humain, l’humain ne parlant pas le langage équin, il fallut créer un langage de communication équinohumain ou humanoéquin. C’est probablement ainsi que naquit le langage des aides. Les aides sont un ensemble de demandes physiques émanant de l’homme, transmises par la main, la jambe, le poids et la voix, que le cheval va traduire et convertir en mouvements. Elles seront parfois soutenues par la badine et par l’éperon. Ces aides doivent être claires, logiques, efficaces et non coercitives. Durant la période d’apprentissage et de codification des aides, le cavalier doit être patient et ne pas encombrer l’esprit du cheval. C’est la raison pour laquelle il est préférable de ne demander qu’une chose la fois et de se référer souvent à cette phrase prodigieuse qui prendra toute sa signification : « Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup ».

Aperçu de l’utilisation de la main
Le cheval n’est pas né avec un mors dans la bouche, c’est l’homme qui le lui a imposé. Mettez-vous cinq minutes à la place d’un poulain à qui l’on vient d’introduire cet objet métallique ! Subitement il se retrouve, un beau matin du mois de mai (ou peut-être un après-midi du mois de septembre), avec cette chose qui lui encombre la bouche. Son premier réflexe consistera à vouloir s’en débarrasser, à le croquer, à secouer la tête, à passer sa langue par-dessus, sur le côté, ou de la remonter. Cette défense est liée à la sensibilité de la langue, organe hyper vascularisé et de ce fait, hypersensible. Il lui faudra un peu de temps pour qu’il l’accepte, à condition que le cavalier ait la délicatesse de ne pas utiliser l’embouchure comme un objet de torture mais comme agent de décontraction.
Le premier examen à faire, relève du bon sens le plus élémentaire. Après avoir mis un filet dans la bouche de votre cheval, mettez vous par exemple, proche de son épaule gauche et entrouvrez-lui délicatement la bouche. Qu’observez-vous ? Le filet repose sur la langue. À présent, prenez la rêne gauche avec votre main droite et tendez-la en direction de la selle. Par cette action de main, vous vous apercevrez que le filet comprime la langue, nul besoin d’être cavalier pour s’en rendre compte. Certains instructeurs et non des moindres, vont jusqu’à enseigner l’usage de la main basse en direction du genou !
En revanche, tendez la rêne beaucoup plus haut (dans l’axe de la bouche), par cette action, le filet agit sur la commissure des lèvres en épargnant la langue. La grande question est de savoir quelles sont les conséquences d’une action sur la langue en comparaison avec une action sur la commissure des lèvres. En résumé mains basses ou mains hautes ? On peut donc en conclure que :
Toute action grossière de la main agissant « basse » séquestre la langue et inflige une douleur.
Toute action délicate de la main agissant « haute » épargne la langue. Au nom de quelle science a-t-on le droit d’infliger une douleur aux animaux en général et à nos chevaux en particulier ? Une action de la main vers le haut ne signifie pas que les mains doivent rester en permanence hautes, il faut avoir recours souvent à une descente de mains (merci Monsieur de Laguérinière). Beudant disait également qu’une bonne main suffit à tout, en effet elle permet de rechercher et d’entretenir la légèreté, d’obtenir l’élévation ou le pli de l’encolure, de fléchir la nuque, de demander l’extension d’encolure et ceci dans la délicatesse.

Aperçu de l’utilisation la jambe
Son rôle essentiel est de donner de l’impulsion, de provoquer le mouvement en avant. Elle doit être employée le moins souvent possible, son effet doit être immédiat sans quoi les chevaux ne finissent par se déplacer qu’avec des jambes continuellement en demande. La leçon de la jambe est à ce moment là un exercice salutaire, permettant de conserver la réactivité des demandes, merci Philippe Karl.

La jambe peut avoir également une autre fonction (dans l’effet d’ensemble), à condition que son action soit différente de leur zone d’action habituelle. Ainsi Nuno oliveira, préconise-t-il de l’utiliser à la sangle avec l’usage de l’éperon, merci Toni del Rosso, Charles Raabe, Philippe Karl. Pour les autres, j’ai lu et relu pendant des années et n’ai rien compris dans leur effet d’ensemble, probablement que eux non plus. Rappelons-nous que Baucher arrêtait ses chevaux du grand galop, avec un effet d’ensemble. Beudant disait qu’il était parfois utile d’unir les aides inférieures et supérieures, mais retenons une chose essentielle, c’est que l’effet d’ensemble ne doit pas nuire à l’impulsion.
Les chevaux n’ont pas tous besoin d’être mis à l’effet d’ensemble, sur les sujets dont l’énergie est débordante il est parfois utile et même indispensable d’y avoir recours dès les débuts.

Philosophie résumée
Mon but est d’aider tous les cavaliers désireux d’améliorer le dressage de leurs chevaux, par l’emploi juste des aides. De faire découvrir ou redécouvrir une équitation respectueuse du cheval. De démontrer que le Bauchérisme est accessible au plus grand nombre, dès lors que le cavalier est doté de curiosité, d’envie d’apprendre et de sensibilité. Le chemin vers lequel nous devons tous tendre est celui de la légèreté selon l’enseignement de Baucher, enrichi des préceptes de Laguérinière, du général Lhotte et la poésie de Maître Oliveira. En l’absence de légèreté, on ne peut prétendre à l’équilibre. L’équilibre est obtenu par le rassembler et « le rassembler sert à obtenir sans difficulté tout ce qu’il y a de compliqué en équitation ».




Ma passion pour l’équitation classique à la Française Elle est née il y a plus de 20 ans et c’est pour l’assouvir qu’avec Carole, nous avons créé la Ferme Fortia. Ma rencontre équestre avec Toni del Rosso fût déterminante. Fervent adepte et élève de Nuno Oliveira, j’ai travaillé à ses côtés jusqu’à ses derniers jours d’enseignement. De ces passages philosophiques et équestres avec mon Maître, je garde mes plus beaux souvenirs. Une autre rencontre, tout aussi enrichissante, fut celle de Philippe Karl, venu nous rejoindre à la Ferme Fortia en 2000 pour quelques années. C’est probablement à ce moment là que j’ai découvert l’exact sens de la légèreté. J’ai donc été initié au Bauchérisme première manière par Toni del Rosso au regard de la méthode de haute école de Charles Raabe et réuni plus tard les vertus du Bauchérisme seconde manière, aux côtés de mon ami Philippe Karl auquel je voue une totale acceptation de ses principes équestres. Rencontre avec les chevaux Les cavaliers, dès leur plus jeune âge et pour la plupart, apprennent à monter à cheval dans des centres équestres. Lorsqu’ils sont adultes, certains cherchent une progression qu’ils ne trouvent pas toujours. Après avoir changé de poney-club, ils sont livrés à eux-mêmes, en quête de solutions, en essayant de trouver des réponses à leurs interrogations, par exemple au travers de livres ou de la presse spécialisée. Beaucoup d’écrits ont vu le jour depuis ces trois derniers siècles. Le lecteur est noyé dans un large choix d’ouvrages, parfois éclairants, souvent peu lisibles. L’auteur a un savoir qu’il ne sait pas forcément retranscrire en phrases simples, ce qui est dommageable au lecteur. Aurait-il oublié qu’un jour, lui aussi a été élève débutant et qu’il n’avait pas toujours les bons éléments pour apprendre ; qu’il a du chercher, creuser, faire preuve d’imagination ou tout simplement faire des rencontres pour progresser. Il relève par conséquent du devoir des enseignants de proposer des exercices clairs aux élèves, en employant des phrases courtes avec verbe et sujet. Toute explication équestre nébuleuse n’aura guère plus d’utilité qu’un professeur de mathématique voulant enseigner la croissance du PIB de la Russie à un enfant de la maternelle, le tout en dialecte chinois. Dressage Classique à la Française Dans le système d’enseignement du moment dont la culture équestre pèche parfois, pour ne pas dire souvent, les cavaliers sont noyés dans des explications floues ou obscures. À qui la faute ? Méconnaissance du cheval ? Insuffisance de savoir équestre ? Difficulté pédagogique ? Jeunesse des enseignants ? Déficience d’un système ? Voici bien des questions que tout cavalier est en droit de se poser. Le dressage ne consiste pas à soumettre les chevaux à quoi que se soit, ni à exiger tel ou tel mouvement par la contrainte, mais bien à les aider à comprendre ce que nous leur demandons. Le cheval est un animal libre, il doit le rester tout au long de sa vie, y compris sous la selle du cavalier. C’est d’ailleurs dans ce sentiment de liberté que le cheval trouvera l’équilibre nécessaire à sa bonne locomotion. Au nom de quoi, l’homme qui a tant prôné la liberté, peut-il la soustraire à sa monture ? Langage des aides L’homme ayant souhaité monter sur son cheval, le cheval ne parlant pas le langage humain, l’humain ne parlant pas le langage équin, il fallut créer un langage de communication équinohumain ou humanoéquin. C’est probablement ainsi que naquit le langage des aides. Les aides sont un ensemble de demandes physiques émanant de l’homme, transmises par la main, la jambe, le poids et la voix, que le cheval va traduire et convertir en mouvements. Elles seront parfois soutenues par la badine et par l’éperon. Ces aides doivent être claires, logiques, efficaces et non coercitives. Durant la période d’apprentissage et de codification des aides, le cavalier doit être patient et ne pas encombrer l’esprit du cheval. C’est la raison pour laquelle il est préférable de ne demander qu’une chose la fois et de se référer souvent à cette phrase prodigieuse qui prendra toute sa signification : « Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup ». Aperçu de l’utilisation de la main Le cheval n’est pas né avec un mors dans la bouche, c’est l’homme qui le lui a imposé. Mettez-vous cinq minutes à la place d’un poulain à qui l’on vient d’introduire cet objet métallique ! Subitement il se retrouve, un beau matin du mois de mai (ou peut-être un après-midi du mois de septembre), avec cette chose qui lui encombre la bouche. Son premier réflexe consistera à vouloir s’en débarrasser, à le croquer, à secouer la tête, à passer sa langue par-dessus, sur le côté, ou de la remonter. Cette défense est liée à la sensibilité de la langue, organe hyper vascularisé et de ce fait, hypersensible. Il lui faudra un peu de temps pour qu’il l’accepte, à condition que le cavalier ait la délicatesse de ne pas utiliser l’embouchure comme un objet de torture mais comme agent de décontraction. Le premier examen à faire, relève du bon sens le plus élémentaire. Après avoir mis un filet dans la bouche de votre cheval, mettez vous par exemple, proche de son épaule gauche et entrouvrez-lui délicatement la bouche. Qu’observez-vous ? Le filet repose sur la langue. À présent, prenez la rêne gauche avec votre main droite et tendez-la en direction de la selle. Par cette action de main, vous vous apercevrez que le filet comprime la langue, nul besoin d’être cavalier pour s’en rendre compte. Certains instructeurs et non des moindres, vont jusqu’à enseigner l’usage de la main basse en direction du genou ! En revanche, tendez la rêne beaucoup plus haut (dans l’axe de la bouche), par cette action, le filet agit sur la commissure des lèvres en épargnant la langue. La grande question est de savoir quelles sont les conséquences d’une action sur la langue en comparaison avec une action sur la commissure des lèvres. En résumé mains basses ou mains hautes ? On peut donc en conclure que : Toute action grossière de la main agissant « basse » séquestre la langue et inflige une douleur. Toute action délicate de la main agissant « haute » épargne la langue. Au nom de quelle science a-t-on le droit d’infliger une douleur aux animaux en général et à nos chevaux en particulier ? Une action de la main vers le haut ne signifie pas que les mains doivent rester en permanence hautes, il faut avoir recours souvent à une descente de mains (merci Monsieur de Laguérinière). Beudant disait également qu’une bonne main suffit à tout, en effet elle permet de rechercher et d’entretenir la légèreté, d’obtenir l’élévation ou le pli de l’encolure, de fléchir la nuque, de demander l’extension d’encolure et ceci dans la délicatesse. Aperçu de l’utilisation la jambe Son rôle essentiel est de donner de l’impulsion, de provoquer le mouvement en avant. Elle doit être employée le moins souvent possible, son effet doit être immédiat sans quoi les chevaux ne finissent par se déplacer qu’avec des jambes continuellement en demande. La leçon de la jambe est à ce moment là un exercice salutaire, permettant de conserver la réactivité des demandes, merci Philippe Karl. La jambe peut avoir également une autre fonction (dans l’effet d’ensemble), à condition que son action soit différente de leur zone d’action habituelle. Ainsi Nuno oliveira, préconise-t-il de l’utiliser à la sangle avec l’usage de l’éperon, merci Toni del Rosso, Charles Raabe, Philippe Karl. Pour les autres, j’ai lu et relu pendant des années et n’ai rien compris dans leur effet d’ensemble, probablement que eux non plus. Rappelons-nous que Baucher arrêtait ses chevaux du grand galop, avec un effet d’ensemble. Beudant disait qu’il était parfois utile d’unir les aides inférieures et supérieures, mais retenons une chose essentielle, c’est que l’effet d’ensemble ne doit pas nuire à l’impulsion. Les chevaux n’ont pas tous besoin d’être mis à l’effet d’ensemble, sur les sujets dont l’énergie est débordante il est parfois utile et même indispensable d’y avoir recours dès les débuts. Philosophie résumée Mon but est d’aider tous les cavaliers désireux d’améliorer le dressage de leurs chevaux, par l’emploi juste des aides. De faire découvrir ou redécouvrir une équitation respectueuse du cheval. De démontrer que le Bauchérisme est accessible au plus grand nombre, dès lors que le cavalier est doté de curiosité, d’envie d’apprendre et de sensibilité. Le chemin vers lequel nous devons tous tendre est celui de la légèreté selon l’enseignement de Baucher, enrichi des préceptes de Laguérinière, du général Lhotte et la poésie de Maître Oliveira. En l’absence de légèreté, on ne peut prétendre à l’équilibre. L’équilibre est obtenu par le rassembler et « le rassembler sert à obtenir sans difficulté tout ce qu’il y a de compliqué en équitation ».